Commande client | L’esprit de l’hiver

Nous voici au terme du projet 4 saisons, une série de 4 aquarelles commandées par une de mes adorables clientes. Pour clore ce chapitre en beauté, je te présente l’esprit de l’hiver, une créature à l’aspect mi femme-mi biche.

Pour incarner l’hiver, je voulais une créature plus empreinte de fantasy que ses consoeurs, avec des traits plus étranges.

Si tu fais attention, tu verras que l’automne montre déjà des traits elfiques, comme une évolution progressive vers des saisons plus fantastiques. Ne me demande pas pourquoi, l’hiver représente une saison de magie et et de mystère.

La création de l’hiver | du croquis à la peinture

L’hiver est le tableau que j’avais croqué en premier. J’ai tout de suite pensé au personnage légèrement faune avec son hermine blanche en guise de familier. Tu remarqueras que sur chaque tableau, il y a une femme, de la flore et au moins un animal. Ce sont mes symboliques favorites, elles me viennent naturellement, comme si la féminité était profondément ancrée dans la terre. 

C’est sans doute pour cette raison que la première déesse que j’ai peinte pour mon artbook est Gaïa.

Toujours est-il qu’une fois croquée, l’hiver a dû attendre son tour. Je voulais voir à quoi ressembleraient les saisons plus chaudes avant de m’attaquer aux frimas hivernaux. Je savais qu’elle serait différente, mais qu’elle devrait s’harmoniser avec l’ensemble malgré tout. 

Le croquis de recherche

Comme pour ses soeurs, l’esprit de l’hiver est née sous la forme d’un croquis moche. Curieusement, elle est née seule, je n’avais pas d’idée claire du décor autour d’elle. Le printemps, l’été et l’automne ont très vite développé leur atmosphère ; l’hiver elle, gardait ses secrets pour elle seule. Elle ne me dévoilait rien. C’est pour ça que je me suis laissé le temps.

Je vois souvent passer cette citation attribuée à Maya Angelou, et qui dit :

“Vous ne pouvez pas épuiser la créativité ; plus vous l’utilisez, plus vous en avez.”

Je suis en désaccord total avec cette phrase. Pour moi, on peut parfaitement épuiser ses ressources créatives et finir en burnout. 

Une fois l’automne terminé, j’ai pris 15 jours de vacances loin du projet pour y revenir l’esprit frais. C’est une méthode que j’utilise souvent quand je me sens bloquée artistiquement parlant. Je m’éloigne du projet le temps de rassembler mon énergie et de vider mon esprit. 

(J’ai aussi le plaisir de pouvoir compter sur mes clientes pour ne pas m’imposer de deadlines de ouf ! Elles savent, elles, que la créativité n’est pas inépuisable et ne fonctionne pas toujours sur commande.)

J’avais passé 4 semaines d’affilée à travailler sur le projet 4 saisons et je ne pensais plus qu’à lui. L’idée de ne pas réussir le dernier tableau me trottait dans la tête, je n’avais plus d’idée. Après cette pause salutaire, je me suis remise à l’ouvrage avec un oeil neuf, rassérénée et reposée (Enfin, je croyais, mais l’histoire nous dira que ce n’était pas encore tout à fait le cas!). Et l’hiver a commencé à se livrer

Le dessin préparatoire

La forêt s’est imposée naturellement autour du personnage. Je ne voulais pas des couches de neige tout autour du personnage, plutôt une atmosphère hivernale : les silhouettes silencieuses des arbres nus, un ciel bouché et l’esprit de l’hiver qui se démarque de l’ensemble avec des touches de couleurs communes aux autres tableaux : le bordeaux, le turquoise et le jaune.

Le tracé sur papier aquarelle

Comme pour les 3 précédentes, j’ai utilisé du papier Arches pressé à froid 300 g et j’ai reporté mon dessin de base dessus, tranquillou. Sauf que… Je devais être encore bien crevée parce qu’il s’est passé 2 choses à ce moment-là :

1 Je me suis aperçue que le dessin ne me plaisait pas tant que ça, notamment les éléments du personnage. Quelque chose me perturbait, je n’arrivais pas à mettre doigt dessus. 

C’est bien entendu en pleine nuit que j’ai eu l’épiphanie !

2 Je me suis plantée dans la taille du tracé. Au lieu de partir sur mon traditionnel carré de 22 x 22 cm, je suis restée sur du 19 x 19 cm, ce qui correspond certes à la taille de la fenêtre, mais qui complique fortement la tâche lors de l’encadrement, puisque tu n’as plus la moindre marge d’erreur pour placer le passe-partout correctement. 

Bref ! J’ai refait mon dessin. C’est assez rapide au final, juste un peu contrariant.

L’esprit de l’hiver | vidéo

L’esprit de l’hiver | version finale

Je suis heureuse d’avoir partagé cette aventure sur le blog et en vidéo avec toi. J’espère que ces articles t’ont plu et t’ont été utiles, que tu sois un.e artiste en recherche d’information sur le déroulé d’une commande, ou une amatrice d’art curieuse de savoir comment travailler conjointement avec une artiste. Si tu as des questions, je suis disponible dans les commentaires.