Cette semaine, j’ai repris une illustration que j’avais commencée plusieurs semaines plus tôt et abandonnée dans un coin faute de motivation. J’ai compris à cet instant que j’avais atteint un palier dans mon art.
J’avais l’impression d’être bloquée et ça m’a beaucoup perturbée. Je suppose que je ne suis pas la seule à devoir traverser des moments de doute, c’est pourquoi j’ai eu envie d’aborder le sujet dans une vidéo.
Comment gérer un blocage artistique
Pour clarifier mon propos, sache que par blocage artistique, je ne parle pas d’absence d’inspiration, ni de syndrome de la page blanche. Je parle de ce moment où malgré un travail assidu et quotidien, tu as le sentiment de ne plus progresser, voire même de régresser, un peu comme mes stats sur Instagram. (lol)
Tu sais, comme quand tu prépares le permis et que tes heures de conduite ne semblent plus mener à rien.
Je me suis retrouvée dans cette situation lorsque j’ai travaillé sur le dessin de cette illustration, La Maharani dans son palais. J’ai eu l’impression que sa version de base était médiocre, plate et complètement nulle. Et je me suis aperçue que je ne progressais pas depuis un moment à l’aquarelle comme en dessin.
Comprend-moi bien, ce n’est pas un appel au compliment qui rassure. C’est un sentiment qu’on ressent au fond de soi, on sait qu’on est arrivé à ce moment où on va stagner pour une durée indéterminée. On redoute d’en passer par là, même si on sait que ça fait partie du processus.
Là, c’était mon tour.
Le blocage artistique, c’est normal
Je te rassure, ce phénomène est normal et touche tous les créatifs (et les sportifs et globalement tous ceux qui entament une pratique d’apprentissage quelconque). Ce n’est pas parce que tu es bloqué.e que tu es nul.le, au contraire. Tu traverses une phase déplaisante, mais nécessaire. Fais une pause, vide-toi la tête, fais autre chose, mais surtout n’abandonne pas !
Ton blocage est temporaire
C’est la bonne nouvelle. Cette impression de stagnation ne durera pas éternellement. La moins bonne nouvelle, c’est qu’il est difficile de savoir quand tu franchiras ce palier. Donc, profite de ce temps pour t’aérer, chercher d’autres formes d’inspiration et laisser de la marge à ton cerveau pour digérer tout ce qu’il a assimilé.
Ton blocage est le signe que tu as beaucoup appris
Quand on se donne à fond sur un sujet, on a tendance à se documenter, à expérimenter, à apprendre tout ce qu’on peut pour se perfectionner. C’est le signe qu’on prend ce qu’on fait au sérieux.
Le problème, c’est qu’à partir du moment où l’on commence à acquérir une forme d’expertise dans son domaine, on peut se faire rattraper par le sentiment inverse: la peur de ne pas être assez bon. C’est à ce moment-là qu’il va falloir se détacher un peu de l’expertise pour se souvenir de pourquoi on trouvait ça fun au départ. Retrouver un brin de légèreté, dédramatiser les choses.
Comment ai-je franchi ce palier ?
La réponse est simple: je ne l’ai pas encore franchi. Même si j’ai repris doucement l’aquarelle, je sais que je n’ai pas encore dépassé ce plafond de progression. Mais je reste sereine parce que je sais que ça va venir à son rythme, que ça ne sert à rien de forcer pour que ça aille plus vite et quand ce sera le moment, je le sentirai et ce sera top ! Vraiment top.
En attendant, si tu es en situation de blocage, que tu déprimes et que tu as besoin d’en parler, les commentaires sont ouverts. Poser des mots sur tes émotions, ça permet de les rendre moins effrayantes. Et je serai là pour les lire, crois -moi.
Ça arrive souvent, ce genre de blocage, je trouve, dans la création d’une œuvre « longue », qu’elle soit écrite ou autre. On a tendance à se sentir dépassé par la tâche, pas à la hauteur, et aussi à se rendre compte qu’on se trouve moins bon.
Je suis d’accord avec toi, cela passe toujours avec le temps.
Mais c’est très désagréable.
Ma façon à moi de gérer la chose rejoint la tienne : je vais voir un peu ailleurs si j’y suis. Je sors, je me penche sur autre chose, un autre projet, si possible très éloigné du premier. Ou bien, autre possibilité, j’oublie le texte ou la technique, et je me rappelle du « pourquoi » j’ai commencé à travailler sur ça en particulier. Je me replonge dans ce qui m’a plu au départ. Souvent, j’en reviens avec de nouvelles idées et un sentiment d’énergie plus grand, mais surtout, avec cette insouciance du résultat, c’est-à-dire l’indifférence au regard de l’autre, voire au mien. Je me concentre sur le moment présent et le désir de faire.
Tu le dis très bien : le secret réside dans le plaisir de faire.
Se souvenir de ce qui nous a plu au départ, c’est une bonne idée. À trop se focaliser sur la technique, les compétences, on a tendance à oublier qu’à la base, on a eu envie d’apprendre parce qu’on trouvait ça amusant, intéressant.
Le plus dur, c’est de passer le cap en restant optimiste sur le fait que ça passera.
Exactement.
La confiance en l’avenir, qui vient essentiellement de l’expérience que même l’impression d’être complètement nul ou nulle n’est qu’une impression passagère qui va finir par passer si on lui laisse le temps.