Le mot de l’année : Focus

À chaque nouvelle année, on se demande quelles résolutions ont va prendre, quels objectifs on veut accomplir. Les défis de janvier démarrent : arrêter l’alcool, devenir végan, perdre du poids etc.

De mon côté, j’ai opté pour une intention, un mot de l’année qui guidera mes choix en toutes circonstances.

Pour 2024, j’ai choisi le mot “focus”.

Ce mot accompagnera tous mes choix d’artiste indépendante désormais.

Après deux années consécutives passées en mode survie, j’ai besoin d’un maximum de clarté mentale en 2024.

J’ai frôlé le burnout en 2022 et 2023

J’ai quitté mon CDI début 2020 à la suite d’un burnout pour devenir artiste indépendante. Je m’étais fait la promesse de ne pas recréer les conditions favorables à une récidive.

C’était sans compter plusieurs erreurs que j’ai commises dès 2021. Des décisions prises pour de mauvaises raisons qui m’ont amenée à m’épuiser très rapidement.

• Vouloir être active sur tous les réseaux commerciaux ;
• Croire que seuls de gros projets d’illustration en freelance construiraient ma légitimité d’artiste ;
• Penser que ces projets allaient faire grandir ma notoriété (et m’apporter des revenus) ;
• Donner la priorité à ces projets au détriment des miens.
• Axer ma boutique sur les produits les “moins chers” ;

Mon cerveau me répétait de réfléchir à deux fois, que la rémunération était insuffisante. Mon cœur d’artiste rétorquait :

“Oui, mais c’est tellement chouette ! J’aime le thème, c’est inspirant.

— Oui, mais c’est pas assez payé…

— Ok, mais ça fera une ligne sur mon CV d’artiste…

— C’est pas assez payé…

— C’est important de pas regarder que l’argent !

— Tu paieras pas tes factures avec du cœur, c’est pas assez payé…

— On y va quand même, ça me servira pour plus tard.

— …”

En deux ans, sous la pression de la création de contenus à outrance additionnée du travail quotidien sur des projets d’illustrations énergivores (et très peu rémunérateurs), j’ai commencé à détester ce que je faisais.

J’aimais toujours dessiner et peindre, attention, mais j’avais envie de tout laisser tomber et de retrouver un job salarié.

J’avais l’impression de passer à côté de quelque chose, que mon métier ne correspondait pas à ce que j’imaginais au départ.

J’étais surmenée et mes économies fondaient comme neige au soleil…

Et c’était totalement ma faute.

Pourquoi focus comme mot de l’année

La colère m’accompagnait du matin au soir ; une colère dirigée contre moi-même.

Je n’avais pas le temps de m’occuper de mes propres créations, de les mettre en avant, de les vendre.

J’ai vidé mes tripes pendant plusieurs jours dans mon carnet pour voir comment j’allais corriger le tir. Soit je repensais mon activité, soit j’arrêtais tout.

Une intention pour retrouver la flamme

Le mot focus est apparu très tôt dans mes notes. L’idée de me concentrer sur des activités qui me font vibrer et sur lesquelles j’ai du poids : mes propres illustrations, à mes conditions, sur la plateforme de mon choix.

Le hic, c’était la peur de ne pas avoir une base suffisamment solide pour trouver des clients. J’ai une audience assez confidentielle sur les réseaux commerciaux, ma liste e-mail est petite ; serait-ce suffisant pour vendre mes aquarelles originales et en vivre ?

J’ai fait un test à la rentrée avec une collection d’aquarelles originales intitulée Féerie automnale. 5 peintures uniques que j’ai proposées à la vente principalement par e-mail.

Ce test s’est révélé très positif. Mes lecteurices ont répondu présents et j’ai vendu 3 aquarelles sur les 5. Mais surtout, j’ai compris que la vente pouvait être quelque chose de plaisant et d’agréable, du moment que j’avais le temps de m’y consacrer.

Focus sur mes priorités à moi

Une fois le mot de l’année défini, comment se traduit cette intention ? J’y place plusieurs piliers sur lesquels j’axe mon temps en 2024 :

• L’art
• La boutique en ligne
• Le blog

Développer mon art

C’est assez explicite : améliorer ma technique, creuser encore mon style, grandir en tant qu’artiste indépendante et prendre chaque jour plaisir à créer.

Faire connaître la boutique

Trouver les canaux les plus efficaces pour faire découvrir mes œuvres à de nouveaux clients. Prendre soin de mes clients actuels et développer mon entreprise artistique pour en vivre, pas en vivoter.

Des commandes personnalisées qui me font dire un grand oui

Tant sur le thème, la joie de les créer que sur l’aspect financier. Si une condition n’est pas remplie, c’est non.

En 2023, j’ai accepté peu de commandes d’aquarelles personnalisées pour des particuliers par manque de temps, mais toutes celles que j’ai faites étaient des “oui !”. Alors on continue en 2024.

Me concentrer sur ma propre plateforme

Depuis mon lancement d’activité, j’ai consacré énormément de temps à créer des contenus pour Instagram, YouTube, Facebook, LinkedIn etc. Parce que j’espérais faire grandir la visibilité de mon travail en publiant beaucoup et partout.

Bilan après 4 ans : ça ne fonctionne pas vraiment.

Je ne suis pas une créatrice de contenus dans l’âme. J’aime discuter sur les réseaux, mais ma priorité reste mon métier. Alors oui, les expertes Instagram répondront que communiquer fait partie du job et je suis d’accord.

Je choisis juste de communiquer sur ma propre plateforme : mon site internet et ma newsletter.

Toutes mes œuvres, en particulier celles qui montrent de la nudité ou de l’érotisme, seront présentes sur mon site. Je me concentre sur des articles de blog réguliers et des fiches produits détaillées. L’objectif est que tu puisses y trouver toutes les informations sans avoir besoin d’un compte sur un réseau commercial.

Ma newsletter, c’est l’endroit où je peux montrer des coulisses d’atelier, des avant-premières ou parler des nouveautés de la boutique. Avec le blog, c’est mon format préféré, je prends beaucoup de plaisir à l’écrire.

À ce sujet, tu nous rejoins ?

 

 

Ce qui gravite autour de mes priorités

À partir de mon site, j’ouvre des portes vers l’extérieur grâce à des plateformes comme :

• Mastodon : mon réseau principal sur le fédiverse, sans pub ni collecte de données personnelles
• Patreon : la plateforme où tu accèdes à des contenus exclusifs payants en devenant mécène
• YouTube : J’y publierai 1 à 2 vidéos par mois pour partager des instants peintures et papotages.
• Instagram : Le royaume des stories du quotidien et des lives de temps en temps. Finis les reels pour nourrir l’algorithme, l’omniprésence forcée.

Moins, mais mieux

Cette année, je réduis la voilure pour récupérer des forces et me concentrer sur ce qui compte vraiment pour moi. On verra par la suite si on augmente le volume, en fonction des résultats et de mon état.

Quand on est à son compte, se préserver est essentiel. Bien choisir ses combats également. Et se payer correctement, tant qu’à faire.

Quel sera ton mot de l’année ?

Et toi, à quoi tu vas dire non cette année pour te concentrer sur ce qui te fait vraiment du bien ? Quel mot de l’année as-tu choisi ?

Bonne et heureuse année à toi qui me lis.