Notre aventure mythologique se poursuit avec le portrait d’Hadès en peinture. Illustrer le Roi des morts m’intimidait un peu au début, je l’avoue. Moi, j’ai plutôt tendance à peindre des décors de nature pleine de vie.
Comment allais-je représenter le royaume souterrain ? À quoi allait ressembler le dieu le plus tendance de la littérature dark romance actuelle ?
Comment j’ai travaillé Hadès en peinture
La composition pour l’aquarelle du dieu des Enfers
Quand j’ai peint l’illustration de Zeus, une composition dynamique me paraissait évidente. Mais pour Hadès, j’ai opté pour une scène plus statique, qui reflète à la fois la majesté du dieu des morts, mais aussi, une chape de solitude pesant sur lui.
La présence du trône noir sur lequel Hadès est installé reflète sa majesté et l’enveloppe comme un carcan. Le fait qu’il soit surélevé sur une montagne d’or l’isole encore davantage.
Toute ma composition consiste à rendre le personnage d’Hadès majestueux et loin du monde.
Le choix des couleurs
La palette de couleurs m’est venue assez naturellement pour cette aquarelle. Le contraste du vert et du noir donne vite un effet magique très mystérieux et intimidant. Les Enfers grecs n’ont rien en commun avec l’enfer judéo chrétien. Hors de question d’aller chercher le rouge des flammes infernales.
Non, un beau vert, inquiétant, mais pas forcément hostile, me parlait bien plus.
Pour le noir du trône et des cheveux d’Hadès, j’ai opté pour un pigment noir de pérylène, qui contient déjà de beaux reflets verts.
Le travail sur le fond
Tout le défi autour de la conception du fond consistait à créer un effet de lumière derrière le trône d’Hadès.
Comme pour toutes mes peintures, j’ai d’abord protégé le trône et le dieu avec de l’adhésif avant de m’atteler aux multiples couches nécessaires pour peindre mon fond.
Comme toujours, je pose d’abord des couleurs très diluées, que je renforce progressivement. Cela demande beaucoup de patience, parce qu’il faut bien laisser sécher chaque couche avant d’en poser une autre. Mais c’est indispensable de procéder avec méthode parce qu’on ne peut pas revenir en arrière si on se trompe.
Donc je prends le temps qu’il faut pour que le résultat soit à la hauteur de mes attentes. J’ai dû poser 7 ou 8 couches de peinture pour construire le fond derrière Hadès. D’abord avec des verts mêlés de jaune pour les zones de lumière. Ensuite, en ajoutant des verts plus froids tirant sur le bleu pour assombrir les bords de la feuille.
Pour finir, j’ai posé du noir de pérylène aux endroits les plus sombres de la scène, tout en veillant à préserver les halos des chandelles en bas du trône.
Hadès en peinture – le résultat final
Je t’épargne les 1001 photos de la peinture du personnage lui-même. Voilà ce que ça donne après 4 grosses journées de peinture !
Quelques mots sur Hadès
Hadès dans la mythologie
Premier né des enfants de Cronos et Rhéa, Hadès, comme la plupart de ses frères et sœurs, a servi de casse-croûte à son père, qui redoutait d’être renversé par un de ses gamins.
Une fois le Titan vaincu par Zeus, ce dernier s’attribue le royaume céleste, tandis que Poséidon se voit offrir le monde marin. Hadès quant à lui, reçoit le monde du dessous, les Enfers.
Hadès devient donc le Roi des morts, à la tête d’un immense royaume qui ne cesse de se remplir. Malheureusement, il ne s’y passe pas grand chose et notre dieu s’y sent seul. Il a peu de contact avec les habitants de l’Olympe, ne fait d’ailleurs pas officiellement partie des 12 olympiens et vient rarement aux réunions.
Alors évidemment, quand il tombe sur Perséphone au détour d’une de ses rares incursions à l’extérieur, il n’hésite pas à l’enlever pour en faire sa reine. L’incident causera l’ire de Déméter et un grand tracas diplomatique pour Zeus.
Après moultes négociations, menaces de famine et hurlements indignés de Déméter, Zeus accorde à Hadès la main de Perséphone à condition qu’elle passe la belle saison chez sa maman.
Hadès dans la culture populaire
C’est évidemment le mythe de l’enlèvement de Perséphone qui fait le plus parler d’Hadès. Parce que c’est un dieu discret, notre roi des Enfers. On lui compte peu d’aventures, peu d’enfants, il ne fait pas partie des sujets favoris de la presse people olympienne.
Et pourtant, la relation Hadès Perséphone est devenue le thème de romans (genre: Hadès et Perséphone, a touch of Darkness, par Scarlett ST. Clair) et de webcomics avec l’excellent Lore Olympus, de Rachel Smythe.
Il a gagné une image de dieu sombre, solitaire et profondément romantique dans l’imaginaire actuel. Là où Zeus reste lié à une image très patriarcale et toxique, Hadès incarne le gars qui n’a pas vraiment voulu ce qu’il a ; le dieu condamné à la solitude, mais sauvé par l’amouuuur.
Hadès et l’oracle catastrophique des dieux grecs
La peinture d’Hadès appartient à ma collection d’aquarelles sur la mythologie grecque, que je construis sous la forme d’un oracle divinatoire pour divertir mes mécènes sur Patreon.
En gros, à chaque fois que je peins une divinité, je lui invente un message divinatoire basé sur ses attributs ou son caractère. Ce message doit être le pire possible, après tout, nous sommes dans un oracle catastrophique.
Pour Hadès, le message tourne autour de la thune plus que de la mort. En effet, diriger le royaume souterrain signifie profiter de toutes les richesses contenues dans le sol : métaux précieux, gemmes etc.
Hadès est certes un dieu solitaire, mais il est surtout plein aux as.
Le message d’Hadès pourrait donner quelque chose du genre :
« Charité bien ordonnée commence par soi-même, disent les humains. Je t’invite à suivre ce précepte. Rassemble autour de toi fortune, or et tout ce qui peut t’enrichir, pour ta vie comme pour ton voyage vers mon royaume. La richesse t’offrira une existence confortable et te permettra de négocier le passage vers les plus beaux endroits pour ta deuxième vie, celle après la mort. L’or ne te conduira pas aux Champs-Élysées, mais j’ai de nombreux terrains en banlieue très bien situés. Charon t’expliquera tout ça. »
Tu aimes cette version d’Hadès en peinture ? L’original sera disponible dans quelques mois, mais tu peux t’offrir un tirage d’art de qualité musée imprimé sur papier aquarelle dans la boutique en ligne.
J’aime beaucoup la posture d’Hadès et j’ai beaucoup apprécié que tu nous révèles tous ces détails sur la conception de la peinture.
Et j’ai beaucoup ri à son conseil !
Bravo pour cette belle reprise !
Je suis contente que tu aies aimé ta lecture ma chère Nathalie. J’arrive bientôt avec de nouvelles divinités déterminées à nous conseiller ^^
Je ne le trouve pas dans la boutique (en tirage d’art), où est-il?
Promis il arrive très vite, je n’ai pas encore finalisé les fiches des tirages des dieux grecs XD