Les esprits de la forêt dans la mythologie font partie de mes sources d’inspiration préférées. Rien n’est plus stimulant pour mon imagination qu’un bosquet où les frontières entre notre monde et celui des créatures fantastiques se touchent.
Au fil des années, j’ai peint une large collection d’esprits sylvestres venus de forêts très différentes. Faisons connaissance avec quelques spécimens.
Les esprits des bois les plus connus
Les dryades
Une dryade est une nymphe intrinsèquement liée à la forêt, notamment aux chênes. Dans la mythologie grecque, les dryades sortaient du tronc de l’arbre des Hespérides et certaines veillaient sur les pommes d’or dans le Jardin des Hespérides. On parle d’elles comme de divinités mineures à la longévité exceptionnelle.
Savais-tu, par exemple, que Eurydice était une dryade ? Oui, la bien-aimée d’Orphée, tout à fait.
J’aime les représenter comme des femmes faites de chair, de branches, de feuillage et d’écorce. Je vois en elles des créatures ombrageuses qui protègent leur territoire avec détermination et pour qui les humains représentent une menace. J’aime l’idée de dessiner des créatures mi- femmes mi- arbres, aussi belles que la forêt et aussi vénéneuses que des digitales.
Je dois aussi reconnaître une affection particulière pour les Hamadryades et Sylvaneth de Warhammer, des créatures mêlant branches et forme elfique, capables de manipuler les forces de la nature pour combattre leurs adversaires. D’ailleurs mon équipe favorite à Warhammer Underworlds est celle des Gardiens d’Ylthari, des revenants elfes mâtinés d’arbres et imbibés par l’énergie de la nature.
Les nymphes
Si les dryades sont des nymphes, toutes les nymphes ne sont pas des dryades.
Ces divinités sont généralement liées à des endroits naturels spécifiques : les oréades vivent dans les montagnes, les naïades dans les eaux douces des rivières, les héléades près des marécages, les crénées près des fontaines.
On les dépeint comme des jeunes filles à la beauté renversante et elles sont souvent mêlées aux affaires des dieux grecs, comme la pauvre Daphné qui préféra être changée en arbre que céder aux assauts d’Apollon.
Les elfes
Avant de devenir des symboles de la fantasy, les elfes faisaient (entre autre) partie des esprits de la forêt dans la mythologie nordique. Liés à la nature et à la fertilité, on les considérait comme des dieux mineurs, à l’instar des nymphes.
Leurs légendes se sont propagées à travers les mythes et le folklore celtes pour être ensuite utilisés dans des œuvres majeures de la littérature comme Le Seigneur des Anneaux.
Leur apparence et leur style de vie varient au fil des histoires. Dans les mythes scandinaves, on les associe à des dieux comme Freyr, grands, dotés d’une grande beauté et de pouvoirs magiques. D’autres récits décrivent les elfes comme ressemblant à des fées, parfois même de petite taille. (Le trait caractéristique des oreilles pointues aurait pour seul but de les distinguer des humains.)
La culture populaire et le jeu de rôle en particulier s’est emparé de la figure de l’elfe. Certains vivent dans des palais, dans des environnements urbains. D’autres vivent dans les ténèbres du monde souterrain, comme les “elfes noirs” du jeu de rôle Donjons et Dragons.
Intimement liés à la nature, les elfes restent souvent décrits comme vivant dans la forêt et la protégeant contre les intrus.
Mes elfes préférés : ceux du monde de Warhammer fantasy et ceux de la série de bandes dessinées Elfquest, de Wendy et Richard Pini.
Les fées
Les fées sont aussi nombreuses et variées que les nymphes.
On trouve ces êtres merveilleux un peu partout dans le monde, décrits sous des formes différentes, mais le plus souvent anthropomorphes.
Évidemment, ici, je m’intéresse particulièrement aux fées de la forêt, mais il existe des fées domestiques, des fées liées aux champs, et à tous les endroits où l’on a envie de les voir.
Parmi les fées, on retrouve des êtres féminins à la beauté surnaturelle, mais aussi toutes sortes de lutins, gnomes, korrigans, et pixies.
Ces créatures facétieuses et mystérieuses peuvent aussi bien venir en aide aux humains que leur jouer des tours.
Certaines s’entichent d’humains qu’elles emportent avec elles dans le monde des fées. D’autres, comme les changelins, enlèvent des enfants auxquelles elles se substituent.
D’autres nouent des pactes avec des mortels et s’assurent de récupérer leur dû tôt ou tard.
Imprévisibles, changeantes, les fées ont un lien puissant avec la nature. Comment ne pas imaginer la présence d’êtres féeriques quand on se promène dans une forêt épaisse, loin de tout ?
J’adore les fées ! Elles sont tellement versatiles qu’on peut les représenter de toutes sortes de façon. J’en parle plus en détails dans les coulisses de ma collection féerie automnale, mais voici un exemple de fée de la forêt à l’aquarelle :
Conseils lectures sur les fées :
- Les aventures de Mercy Thompson, de Patricia Briggs, qui explore le folklore féerique en détail au fil des épisodes.
- Le roman Faee du logis, le songe d’une nuit d’automne de Germain Huc, où l’on découvre le côté sombre du Petit Peuple.
Le kodama, esprit de la forêt de la mythologie japonaise
Les kodama, issus du folklore japonais, appartiennent à la famille des yokai, des esprits surnaturels qui, comme les fées, adoptent une infinité d’aspects différents : fantômes, démons, animaux magiques, humains corrompus etc.
Le kodama est une petite créature qui vit dans un arbre. L’une des représentations les plus connues est dans le film d’animation Princesse Mononoke de Miyazaki. On y voit de minuscules créatures humanoïdes pourvues de grands yeux noirs se cacher parmi les arbres. Leur présence reflète la santé de la forêt. Si les arbres meurent, les kodama disparaissent avec eux.
J’ai invité des kodama à rejoindre les fées de ma boutique en ligne. Ils ont pris la forme de figurines en résine absolument adorables, conçues par l’artiste Steph.D, imprimées en 3D et peintes à la main.
Tu peux les découvrir dans le jardin des kodama, mais attention, ils sont d’une mignonitude irrésistible !
Le Liéchi
Venu tout droit du folklore slave, le Liéchi est un esprit sylvain anthropomorphe barbu et massif. Sa chevelure est faite de mousse, tout comme sa barbe.
Il peut se transformer en animal ou végétal. Maître de la forêt, il commande aux animaux.
Le Liéchi, comme de nombreux esprits slaves, aime jouer des tours aux humains. Il les perd dans la forêt, enlève des jeunes femmes, parfois des enfants. Il personnifie le danger de la nature.
Les contes slaves regorgent d’esprits liés à la nature : les vodianoï et roussalkas, génies des rivières, ou encore les polievik et poloudnitsa, esprits turbulents des champs.
Pourquoi cet attrait pour les esprits de la forêt dans la mythologie
J’ai toujours été fascinée par la mythologie grecque et ses légendes. Cet intérêt a certainement nourri ma pratique du jeu de rôle, de l’écriture et du dessin.
Franchement, qui peut s’ennuyer en lisant les manigances des dieux et déesses, les malédictions, les aventures épiques des demi-dieux ? L’une de mes déesses préférées a longtemps été Artémis : elle règne sur la nature sauvage, les forêts, protège les jeunes filles et préserve farouchement son indépendance. Et elle vit entourée de dryades et de faunes !
La forêt, domaine des esprits de la nature
Pour une citadine comme moi, la forêt est un environnement magique et mystérieux où le silence et les bruits étranges se succèdent.
Qu’est-ce qui se cache derrière le craquement des brindilles, les éboulis de cailloux, l’agitation de feuillages ? Un rongeur en fuite ou bien une fée ?
Mes souvenirs d’enfance dans la forêt concernent principalement la cueillette des champignons et des histoires de korrigans (oui, je passais mes vacances en Bretagne). Il y avait également des histoires de chevaliers perdus dans la forêt, de princesses rencontrant des licornes.
Les bienfaits de la nature sauvage
Un élément qui me fascine dans la forêt et dans la nature en général, ce sont les vertus des plantes, leur aspect protecteur et nourricier, connu seulement par les esprits et quelques humains qui les ont appris. J’aime la figure de la guérisseuse qui part à la cueillette des herbes dans les bois pour en faire des remèdes.
La dualité des créatures des bois
Ce qui est fascinant avec les esprits de la forêt dans la mythologie, c’est qu’ils peuvent être aussi bien protecteurs, animés de bonnes intentions, que carrément dangereux. Selon leur humeur, la phase de la lune ou le type de créature qu’on croise, l’histoire ne sera jamais la même.
Certains esprits aiment jouer avec les humains, d’autres ne pensent qu’à les chasser. La forêt devient selon les cas un abri ou au contraire un endroit potentiellement mortel.
Si toi aussi, tu aimes les créatures sylvestres, la mythologie et les belles illustrations, je t’invite à visiter ma galerie de nymphes des bois à l’aquarelle. Elle s’enrichit régulièrement avec de nouvelles peintures boisées et sauvages !
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Superbe article ! Tellement « frais » en cette période. 🙂
Je ne savais pas que tu touchais également aux figurines. ^^
Génial !
Haha ! C’est dans ces moments-là que je me rends compte que je parle encore trop peu de mes passions sur ce blog ! Je peins assez peu, mais je découvre le plaisir des parties de Beastgrave avec Monsieur pendant que nous sommes loin des copains de JDR
Elles sont toutes magnifiques, comment on fait pour choisir ? On ne choisit pas. 😀 C’est une série qui est me parle beaucoup, tout ce qui touche à la nature est pour moi source d’inspiration. Merci pour cet article !
Merci à toi Adeline ! Moi aussi, j’adore ce qui a trait à la nature, c’est une source d’inspiration intarissable 🙂
Elles sont toutes superbes, en effet, mais j’ai une préférence pour la 1ère et la 3ème (les gentilles, quoi, :p ).
Et bravo pour les paysages, qui font rêver, en effet ! ♥♥♥
Ah ben je suis pas du tout étonnée que les plus douces aient ta préférence ! Ceci dit, venant de quelqu’un qui a créé Rohé, j’aurais pu douter ^^