Les dessins érotiques n’étaient pas dans mon agenda de l’automne. Mais quand j’ai découvert par hasard les thèmes du Kinktober de 2024, je me suis laissée tenter.
Un défi de 31 dessins érotiques
En octobre, tu le sais peut-être, l’immense majorité des artistes de la planète se donne rendez-vous pour Inktober, un défi de dessin quotidien à partager sur internet.
Pendant tout octobre, tout le monde dessine sur la base de “prompts”, une liste de mots proposée sur le site officiel d’Inktober dès septembre.
Cette année, le thème officiel tournait autour du voyage, ce qui ne m’inspire pas des masses, étant une indécrottable casanière.
J’étais de toute façon résolue à ne plus participer à Inktober, ni cette année, ni les suivantes.
- Pas envie
- Trop chronophage
- Vecteur de comparaison malsaine entre artistes
Chaque année, des centaines de listes “dissidentes” fleurissent sur la toile, créées par des artistes qui ont envie d’explorer des thèmes qui leur plaisent plus. L’une d’elles, c’est Kinktober. 31 jours de kinks (ou perversions/fantasmes sexuels en français.).
En 2024, son créateur n’avait apparemment pas proposé de liste, alors Aimée Maroux, un·e auteur·ice de fiction érotique dont je suis les contenus sur Mastodon s’est chargée d’en concevoir une.
Quand je l’ai lue, 2 jours avant le démarrage du défi, mes réticences à participer se sont évaporées comme par magie.
J’allais dessiner 31 cochoncetés ou en tous cas j’allais essayer !
J’ai attrapé mon carnet à dessin, noté la liste des thèmes sur une page et le 30 septembre, j’ai dessiné le premier sujet : Virgins (Vierges en français).
Pourquoi tant d’enthousiasme pour ce défi en particulier ?
Déjà, j’ai une affection particulière pour les illustrations érotiques, et j’en ai peint quelques-unes à l’aquarelle.
Ensuite, je voulais retrouver le plaisir de travailler dans mon carnet de croquis régulièrement et pouvoir en tourner les pages avec la satisfaction de les voir couvertes de dessins finis. Tu l’ignores peut-être, mais chaque mois, j’invite une partie de mes mécènes sur Patreon à visiter mon sketchbook en vidéo.
Par manque de temps, je n’avais souvent que quelques pages à partager ces derniers mois, il était temps que je reprenne la main sur mon carnet.
Mes conditions personnelles pour tenir jusqu’au bout du Kinktober
Créer 31 dessins érotiques en 1 mois, c’est dur. Il faut trouver l’idée et ensuite prendre le temps de la transformer en illustration complète. On peut rapidement s’épuiser à poster nos meilleurs dessins chaque jour.
Pour me donner toutes les chances de mener le défi à son terme, je me suis fixée quelques principes :
- Le moins de matériel possible : un carnet déjà entamé, un porte mine et une gomme.
- Dessiner la veille pour le lendemain : Parfait pour avoir une marge de sécurité en cas de besoin, mais pas assez pour sauter des jours par flemme.
- Pas de feuille volante : la tentation est trop grande de vouloir vendre les dessins qu’on fait pendant Inktober. Or là, il s’agit de dessiner pour le fun avant tout.
- 30 à 45 mn maximum par jour. On ne passe pas une journée sur un dessin.
- Le moins de références photos possible, afin de respecter le point précédent. En dessinant d’après mon imagination, j’évite de me perdre sur internet (surtout pour ce genre de références !) et j’accepte que mes dessins ne soient pas parfaits. Ils sont bourrés d’erreurs, mais terminés !
- Chaque dessin doit raconter une histoire. On ne se contente pas de dessiner des scènes de cul juste pour satisfaire les yeux lubriques et les attentes graveleuses de certains.
Des scénettes érotiques teintées d’humour
Dès le premier dessin, j’ai compris que l’humour et la légèreté dédramatiseraient mon expérience sur ce défi. J’ai choisi de dessiner des gens expressifs, dans des situations coquines qui dérapent parfois, en prenant beaucoup de liberté sur l’interprétation de certains thèmes qui parfois étaient… particuliers.
Certains jours se prêtaient moins à l’humour que d’autres. Dans ce cas, je partais sur de la comédie horrifique puisqu’après tout, on est dans le mois d’Halloween.
Comment j’ai survécu aux 31 dessins érotiques du Kinktober
La motivation intrinsèque est essentielle…
À chaque fois que j’ai tenté un Inktober, j’ai souffert. Manque de temps, sentiment d’épuisement, perfectionnisme à fond, mes émotions sombraient toujours dans le négatif. Soit je terminais lessivée, soit j’abandonnais en chemin, lassée de devoir dessiner et publier sur les réseaux sociaux sachant que ce serait noyé sous des millions de dessins meilleurs que les miens.
Cette année, me focaliser sur des croquis, inventer des histoires courtes et explorer des thèmes dont je ne soupçonnais pas la signification s’est révélé hyper motivant.
Chaque jour, je me posais devant mon carnet avec joie, en me demandant comment j’allais m’amuser en parlant de “safe word”, de “pegging”, de masturbation ou encore de “gloryhole”.
Et je finissais toujours ma session avec le sourire, très fière de ma connerie du jour.
… mais la motivation extrinsèque compte aussi beaucoup
Ce qui m’a grandement aidée à tenir le coup, c’est la participation active des gens du fédiverse, qui partagent et commentent chaque dessin avec enthousiasme. J’ai adoré découvrir leur réaction jour après jour, les surprendre avec certains dessins et découvrir parfois de mini fan fictions prendre vie.
Certains personnages sont d’ailleurs revenus plusieurs fois pendant le défi. Savoir que je pouvais m’appuyer sur des figures familières m’a également aidée à aborder des thèmes plus complexes que d’autres et à ne pas me démotiver.
Ce que j’ai appris en faisant 31 dessins érotiques
Un avantage à se fader 1 dessin par jour pendant un mois, c’est que forcément, on progresse. Au début du défi, j’avais déjà constaté l’impact positif de mes expériences d’illustrations d’oracles et tarots sur ma rapidité de réflexion et d’exécution.
Avec le Kinktober, j’ai encore évolué dans mon approche du dessin. J’ai travaillé sur les expressions des visages, le mouvement dans mes compositions. J’essaye de développer un trait moins soigné, mais plus dynamique.
Et j’ai l’impression que ces 31 croquis coquins, aussi imparfaits soient-ils, m’ont permis de voir dans quelle direction je veux aller avec mon art ces prochains mois.
Oh, tu veux voir le résultat complet du Kinktober ?
Tu es prêt.e à voir une avalanche de scènes de seske, avec des gode-ceintures, des tentacules façon hentaï, des sorcières maladroites et des yokai à l’usage détourné de leur contexte ?
Pas de problème, tu les retrouveras tous dans ma galerie privée Secrets d’alcôve, où je garde tous mes dessins érotiques. Il te suffit de t’inscrire grâce au formulaire ci-dessous pour obtenir les accès en quelques instants.
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