Tu as besoin d’astuces pour réussir Inktober ? Tu en as marre de passer à côté du fun du mois d’octobre ? Lis cet article.
Cela fait 6 ou 7 ans que je participe à Inktober, le défi dessin du mois d’octobre. La première et deuxième année, j’ai réussi le challenge sans trop savoir comment. La chance du débutant, on dira ! Les années suivantes, j’ai abandonné au bout de quelques jours. Certes, j’avais beaucoup de travail en tant que salariée, je n’étais pas super en forme, mais il y avait des facteurs internes qui me menaient droit dans le mur. Aujourd’hui, je te raconte mon mois d’octobre et mes astuces pour réussir Inktober.
Réussir Inktober | quelques conseils
Définis des objectifs simples
Pourquoi veux-tu faire Inktober ? Pour t’amuser ? Pour te faire connaître sur Internet ? Pour progresser sur un sujet précis ? Tu pars sur 31 jours de boulot assez fatigant, mieux vaut bien savoir pourquoi tu t’infliges ça.
Parfois, tes objectifs ne seront tout simplement pas vivables sur la durée. J’ai échoué mes derniers Inktober parce que je m’étais convaincue qu’en tant que pro, je devais faire du très beau et le monétiser. Très mauvaise idée pour moi, ça m’a totalement paralysée.
En 2021, j’avais légèrement modifié mon objectif en me disant : » je ne vais pas faire des trucs compliqués, je vais faire de petits dessins et les transformer en stickers. » C’était moins paralysant, mais toujours pas aligné avec mon vrai besoin. Je monétise déjà mon travail, je vends mes œuvres, je dessine pour une maison d’édition. Pour réussir Inktober, j’avais besoin de me foutre la paix avec la thune et dessiner pour moi. Mon nouvel objectif est devenu : remplir mon carnet à dessin.
Evite le hashtag Inktober
Pour réussir Inktober, te comparer aux autres tu éviteras. Et le hashtag Inktober, tu banniras. Si tu as tendance à te décourager en regardant le travail des autres, ne plonge pas dans les millions de dessins postés durant le mois d’octobre. Tu y verras du très simple, mais aussi des dessins absolument magnifiques. Et tu risques de commencer à douter des tiens.
Cette année, je publiais mes créations avec les hashtag Inktober et inktober2021 sur Twitter, puis je quittais l’appli pour ne pas aller voir ce qui se postait chaque jour. Mon but principal, c’était créer et publier. Je ne voulais pas commencer à me comparer aux copains/copines et dévier de ma ligne directrice pour faire aussi bien qu’eux.
Du coup voici le jour 1, un mix entre 2 listes : la classique et celle de Marie Bambelle sur Instagram.#inktober2021 pic.twitter.com/8nVbbdFuXr
— Aemarielle | Illustratrice (@Aemarielle) October 1, 2021
N’achète pas trop de matériel
La tentation est grande fin septembre d’aller dévaliser ton magasin beaux-arts pour être équipé.e avant Inktober. Le problème, c’est que parfois, trop de matériel joue contre toi. Tu as acheté un nouveau carnet à dessin trop classe et soudain, tu n’oses pas te lancer dedans de peur de te planter et de gâcher le carnet. Tu as acheté une boîte de 50 feutres, et tu t’en veux parce qu’en fait tu n’aimes pas leur mine et tu les laisses dans le tiroir en culpabilisant.
Avant Inktober, fais le point sur ce que tu as chez toi : il te suffit de feuilles de papier et d’un ou deux stylos encre pour faire le défi. Pas plus. Sauf si tu as vraiment décidé d’expérimenter une technique en particulier, bien entendu.
Pour ma part, j’ai attrapé un carnet entamé que j’avais laissé de côté car « pas assez joli, trop de dessins ratés dedans », et j’ai décidé de lui donner de l’amour en l’utilisant pendant 31 jours d’affilée. Je me suis servie d’un portemine, d’une gomme et d’un stylo à encre de Chine. C’est tout. Et ça m’a permis de réussir Inktober parce que tout était simple. Je n’avais pas besoin de sortir tout mon matos avant de commencer un dessin. Mon carnet et mon stylo m’attendaient sur la table, prêts à l’usage.
Fixe une plage de temps quotidienne cohérente avec tes contraintes
Si tu as un job à côté, des enfants et/ou des contraintes familiales, tu vas avoir besoin de définir le temps maximum que tu peux consacrer à Inktober chaque jour. D’ailleurs, même sans ces contraintes, avoir une notion du temps que tu peux accorder à ce défi est une bonne base pour réussir. Avant, je me lançais dans des dessins hyper détaillés, sans réfléchir au temps que ça allait me demander. Je tenais 1 jour, 2, parfois un peu plus. Puis j’abandonnais, totalement épuisée.
En 2021, je me suis fixé une plage de temps entre 15 et 30 minutes maximum par jour. Evidemment, ça remettait en question le niveau de détail de chaque dessin, mais ça m’a permis de dédramatiser le défi. Je me sentais capable de me poser devant mon Inktober 30 minutes par jour, plutôt que de me dire : « je vais faire mon Inktober, si je ne suis pas revenue d’ici 3 heures, appelez les secours. »
Pour réussir Inktober, tu n’as pas besoin d’y passer tes journées. Tu as juste besoin d’une routine. Vas-tu dessiner le matin avant le boulot ou le soir pour te détendre? Au début, je dessinais pendant le petit déjeuner. Après quelques jours, j’ai naturellement déplacé mon rendez-vous après ma journée de boulot, comme pour clore un chapitre.
Lâche prise
Tu n’es pas obligé de faire du beau pendant Inktober. Tu n’es pas non plus tenu de progresser sur un sujet durant le défi. Personne n’attend rien de toi. Inktober, c’est un rendez-vous avec toi-même. C’est juste un jeu qui consiste à dessiner chaque jour en fonction d’un thème. Laisse ta créativité s’exprimer, amuse-toi et envoie un message clair à ton perfectionnisme : il va morfler ce mois-ci, mais il s’en remettra.
Ce qui m’a empêchée de réussir Inktober les années précédentes, c’était cette croyance qu’en tant qu’artiste, je n’avais pas d’autre choix que donner le meilleur de moi-même durant Inktober. Mes dessins devaient être construits, réfléchis et refléter mon « niveau ». Sauf que je ne crée pas un dessin par jour en règle générale. J’y consacre plus de temps, parfois une semaine. Humainement, je ne suis pas capable de créer un « chef-d’œuvre » par jour.
Accepter de publier des trucs imparfaits a été très libérateur pour moi. J’ai commencé à m’amuser avec les idées de thème, à insérer de l’humour dans mes dessins. J’ai même testé une planche de BD ultra simpliste, des scénettes rigolotes. Je recevais des messages adorables en privé de gens qui se marraient en suivant mes stories. Aucun ne m’a dit » Je suis tellement déçu.e, ce que tu fais est moche ! »
Tu ne risques rien à t’amuser sans rien chercher d’autre.
Appuie-toi sur 1 ou 2 participants pour te motiver à poster
Il y a eu des jours où je n’avais pas envie de m’y mettre. La flemme, la peur d’avoir fait un truc totalement raté. Pourtant j’ai cliqué sur publier parce que je voyais mes potes de défi tenir bon au fil des jours. Je savais que Monsieur G. allait poster sur Twitter, quoi qu’il arrive et même quand il disait qu’il risquait de ne pas pouvoir le faire.
Chaque dimanche, Monsieur G. poste une pinup sur son site et sur Twitter. Qu’il neige, pleuve, vente, qu’il ait le temps ou pas. Je me suis fixée sur son rythme parce que je savais qu’il serait chaque jour au rendez-vous.
Trouve une ou 2 personnes pour t’entraîner vers le haut durant ton défi. Sélectionne bien ces personnes, tu as besoin de motivation, pas de critiques ou de jugement. Tu n’as pas besoin de le dire, ça peut être une inspiration secrète, un mentor qui ne le sait pas.
Et voilà les astuces qui m’ont permis de réussir Inktober cette année et de passer un moment drôle, créatif et léger durant tout le mois d’octobre. je ne gagnerai pas de prix en dessin pour cet Inktober, mais j’ai pris un énorme plaisir à participer ! Que demander de plus ?
Raconte-moi, tu as tenté Inktober ? Comment tu vis ce genre de défi ? N’hésite pas à garder cet article en réserve pour l’année prochaine ou pour un autre défi dessin, genre Mermay !
Merci de cet article conseillé par badgerswing 🙂 (si elle passe par la) C’est grâce à elle que je m’y suis lancé cette année le jour 1 sans aucune préparation. J’ai fais ma propre liste. Et j’ai tenu ! Avec un matériel réduit et un petit format Pour retenir mon perfectionnisme et garder la joie comme tu dis et la discipline. Bon y’en a deux vraiment pas top et y’a eu de belles surprises. & première fois ou je vais proposer à la vente on verra hein. Si j’en veux juste 1 je serai contente. Et en fait non je suis déjà contente 🙂 voilà voilà chez moi !
C’est génial Mathilde ! Merci de ton expérience, ça fait plaisir de mener un défi à son terme pas vrai ? Et comme tu dis, tu es déjà contente de toi avant même de voir si tu en vendras, c’est le bon état d’esprit !
Les secrets sont tous là : régularité, plaisir, « non-vouloir ». Le troisième est un concept qui n’a pas de traduction en français, mais que le taoïsme définit comme « ne pas imprimer sa volonté aux choses, suivre plutôt le déroulement, s’y couler en harmonie ». Je le rapproche de tes trois premiers conseils, qui, pour moi, s’y réfèrent clairement.
Ton expérience montre à tous les créateurs, quel que soit leur moyen d’expression, que c’est en suivant ces trois simples règles que l’on peut parvenir à l’aboutissement d’un projet sur le long terme.
Bravo pour ton Inktober 2021 !
En fin de compte, c’est une recette très simple, sans ingrédients magiques ni muse capricieuse. Je ne connaissais pas cette notion taoïste, merci pour l’explication !
Je ne dessines pas mais tes conseils valent aussi pour le fameux NaNoWriMo. Ne pas se mettre la pression, faire avec ce qu’on a déjà, se trouver des compagnons de route, se fixer une plage horaire, lâcher prise ET arrêter de se comparer aux autres. Alors même si je ne fais pas Inktober, je prends les conseils 😀
Merci pour cet article, tout en douceur. C’est déculpabilisant à lire. 🙂
Absolument, c’est la même chose du côté du NaNo et j’espère que le tien se passe tout en douceur également. Toujours un plaisir de te voir passer par ici <3